Alpa Shah

Le livre de la jungle insurgée

Plongée dans la guérilla naxalite en Inde

24,00 

« Difficile d’imaginer un récit plus capital… Nightmarch nous rappelle ce dont l’anthropologie est capable quand elle est investie par une experte du domaine qui n’hésite pas à prendre des risques pour la liberté humaine. »
David Graeber, auteur de Bullshit Jobs (éd. Les liens qui libèrent, 2018) et Dette. 5 000 ans d’histoire (éd. Les liens qui libèrent, 2013).

« Shah livre un témoignage courageux des bouleversements causés par la montée des inégalités en Inde, tout en posant de nombreuses questions urgentes et difficiles. »
Meena Kandasamy, poétesse féministe indienne, autrice de La colère de Kurathi Amman (éd. Plon, 2017)

Le mouvement révolutionnaire naxalite, basé dans les forêts du centre et de l’est de l’Inde, est en guerre depuis 50 ans contre l’Etat indien. Ces hommes et ces femmes qui combattent dans les rangs des naxalites, que les médias présentent comme un groupe terroriste sanguinaire, sont des membres des basses castes et des communautés tribales, allié·es à des rebelles héritiers du marxisme-léninisme pour opposer aux grands projets d’infrastructure une vision du monde égalitaire et communautaire. En 2010, l’anthropologue Alpa Shah enfile un treillis et s’embarque pour une randonnée de sept nuits avec une escouade, parcourant 250 kilomètres à travers les forêts denses et accidentées de l’est de l’Inde.

Dans ce récit intimiste et limpide paru en anglais en 2019, Shah nous plonge nuit après nuit dans un carnet de route époustouflant. Son récit à la première personne met en scène ses fatigues et ses attentes, décrit minutieusement les scènes de cuisine ou d’ablutions féminines, et nous rappelle la biographie déroutante de certains jeunes compagnons adivasi, habitants autochtones des forêts, qui rejoignent parfois la lutte pour de simples embrouilles familiales. En dialoguant avec des leaders révolutionnaires aux idées parfois rigides et en partageant le quotidien de villageois·es sur les zones libérées par la guérilla, Shah nous embarque au coeur de la dépossession, et raconte pourquoi une part de la population pauvre de ce qu’on appelle « la plus grande démocratie du monde » s’est tournée depuis des décennies vers la lutte armée.

336 pages – 14 X 22 cm
ISBN 9782491109004

Contexte
Carte
Préface de l’éditrice
Préface de l’autrice à l’édition française


Première partie : Voyage en guérilla

1. Au pays des forêts
2. Un demi-siècle de résistance armée
3. Vivre dans une maison en terre


Deuxième partie : Prashant, l’enfant aux chèvres

4. Ce que disent les rebelles
5. La cité dans la forêt
6. Camouflée en homme


Troisième partie : Gyanji, un esprit agile

7. Première nuit
8. Sacrifice, renonciation, libération et violence
9. Premier matin


Quatrième partie : La famille d’adoption de Kohli

10. Deuxième nuit
11. Idéaux  égalitaires, humanité  et intimité
12. Troisième nuit


Cinquième partie :Vikas, le monstre de Frankenstein

13. Quatrième nuit
14. L’avancée de l’État et du capital
15. Cinquième nuit


Sixième partie : Somwari contre le patriarcat

16. Cinquième nuit (suite)
17. Genre, générations, classe et caste
18. Sixième nuit


Septième partie : la croisée des chemins

19. Septième nuit
20. Incarnations


Annexes

Annexe 1. Essai bibliographique sur les naxalites
Annexe 2. Ressources documentaires francophones
Annexe 3. Glossaire

Remerciements

L’AUTRICE
Alpa Shah est chargée de cours en anthropologie à la London School of Economics. Pour son terrain de thèse, elle a vécu plus de trois ans dans un village tribal d’une région pauvre de l’est de l’Inde, le Jharkhand. De quoi forger une complicité avec les villageois·es qui lui a ouvert la voie vers la guérilla. Elle a publié In the Shadows of the State (2010) et co-écrit Ground Down by Growth, Tribe, Caste, Class and Inequality in 21st Century India (2017). Elle a réalisé pour la BBC le documentaire « India’s Red Belt ».

LA TRADUCTRICE
Rédactrice au sein de la revue Z et du média en ligne Reporterre, journaliste et autrice, Celia Izoard élabore une critique des nouvelles technologies au travers de leurs impacts sociaux et écologiques. Elle a aussi réalisé une nouvelle traduction de 1984 (Agone) de George Orwell et traduit de nombreux ouvrages (Howard Zinn, David Noble…).