Revue Z n°16
Seine-Saint-Denis

Faire corps face aux Jeux

15,00 

En précommande - À paraître le 17 mai

À l’automne 2023, la revue Z a arpenté la Seine-Saint-Denis, alors que les pouvoirs publics et les géants du BTP donnent les derniers coups d’accélérateurs en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques. L’équipe, largement renouvelée, est allée pendant un mois à la rencontre de celles et ceux pour qui l’évènement n’a rien d’une fête : grévistes sans-papiers sur les chantiers de stades, précaires expulsé·es de leurs logements pour construire le village des athlètes, collectifs en lutte contre les politiques sécuritaires dans le département…

Les 176 pages d’entretiens, BD, photos, enquêtes ou poèmes donnent à voir comment la machine olympique s’attaquent aux corps, ceux des travailleurs qui construisent les Jeux, ceux des athlètes qui s’abîment face à l’injonction à la performance, ceux des personnes qui ne correspondent pas aux normes de la compétition, qu’elles soient grosses, voilées, trans ou handicapées. Et surtout comment certain·es s’organisent pour ne pas abandonner la joie, celle de se mettre en mouvement, de crier dans les tribunes, de suer ensemble, de jouer l’un·e avec l’autre. D’un club de boxe autogéré par des femmes trans à une ligue de basket-ball qui contourne les règlements racistes des fédérations sportives, Z a récolté les récits de celleux qui ne refusent pas le combat, et rendent coup pour coup.

Une lecture salutaire pour se donner de la force au moment où il s’agit, plus que jamais, d’occuper le terrain contre l’olympisme et son monde, en Seine Saint-Denis comme dans les Alpes françaises, seul candidat pour les Jeux d’hiver de 2030.

176 pages – 21 x 30,9 cm – 15 €
ISBN – 9782491109127
Parution le 17 mai 2024

Présentation / Hé ! Z, t’es qui toi ?


Corps hors-jeux

Histoire / Les femmes ont-elles le droit de courir ?
Et autres grandes questions sur les Jeux olympiques et paralympiques

Ateliers d’écriture et d’édition / La maman du dernier étage
Qui sont les vrai·es sportif·ves ? A-t-on le droit d’inventer nos règles ?

Témoignage / « On ne nous empêchera pas de jouer ! »
Salimata Sylla, basketteuse, exclue des compétitions pour port d’un couvre-chef

Décryptage / Sportives sans condition
Lutter pour faire du sport, avec ou sans voile

BD / Dépasser mon handicap, non merci

Action / « Remballe ta charité, on veut des droits ! »
Agir contre l’hypocrisie paralympique

Entretien / « C’est devenu une fierté d’être inapte à un système qui exploite les corps »
Marianne et Mathilde, membres du collectif handiféministe Les Dévalideuses

Décryptage / Classer les corps
Comment olympisme et paralympisme catégorisent les athlètes

Témoignage / « C’était si beau de voir le drapeau trans flotter dans le gymnase »
Korinna Gallo, volleyeuse à Acceptess-T

Entretien / « La parole se libère parce qu’on existe »
Lili, membre du collectif Stop Violences Policières Saint-Denis

Fiction-documentaire / Clara chez les demoiselles de France
Une école publique non-mixte au sein d’une ancienne abbaye royale


Éteindre la flamme

Quizz / Pas de fumée sans flamme

Entretien / « Pour beaucoup de gens, le sport est un cœur dans un monde sans cœur »
Discussion entre un ancien footballeur, une militante de Saccage 2024 et la revue Z

Action / Toxic tours
Arpenter le 93 contre les inégalités et le racisme environnemental

Enquête / Plus rapide, plus loin, plus violent
Comment les Jeux transforment la Seine-Saint-Denis

Terrain sensible / Des gravats, des crapauds et des promoteurs
Le parc de la Courneuve, une histoire de terre retournée et convoitée

Récits / « Nous ne sommes pas dangereux mais en danger »
Témoigner une fois de plus alors que rien ne change jamais

Portfolio / Le Grand Paris se construit sur la Seine-Saint-Denis
Reportage photo en béton

Reportage / « Pas de papiers, pas de JO »
La régularisation ou la grève !

Histoire / De l’air, de l’air, contre les circulaires !
Darmanin n’a rien inventé, c’est Marcellin

Entretien / « On va continuer à bloquer les chantiers du BTP »
Trois syndicalistes racontent l’occupation de l’Adidas Arena

Reportage / Face au BTP, il n’y a rien à concilier
L’impossible procédure aux prud’hommes de ceux qui construisent les Jeux

BD sous surveillance / Paris 2024 1984
Y z’ont bon dos les JO !

Revue de presse / « L’année de tous les dangers ? »
Et autres titres trouvés dans la presse

Enquête / JO d’hiver 2030
Tout schuss vers l’annulation


Monter sur le ring

Al-Fida’i
Le sport palestinien en résistance

Témoignage / Poings serrés, regard aiguisé

Témoignage / Courbes et courbatures
Parcours d’une grosse sportive

Nouvelle / La prof de sport
Fiction depuis les vestiaires

BD / Foulée, coulée

Enquête / La sueur des sœurs
Le Cisn’t, un club de sport transfem

Entretien / « Si des personnes veulent m’aider à monter un club handisport antivalidiste, contactez-moi ! »
Med’H, militantE de l’autonomie sur tous les terrains

Récit / J’aime pas le foot, j’adore le stade
Éprouver la puissance collective depuis le virage


Et aussi

Action / La lutte contre l’inceste nous concerne tous·tes
Prises de paroles de personnes et groupes engagés

Enquête / À qui profite l’autonomie ?
Colonialisme énergétique et contestations autochtones en Guyane

Médias de Seine-Saint-Denis

Dimanche 8 octobre 2023, deuxième jour de notre enquête collective sur le sport. Place de la République, c’est aussi la « journée paralympique ». Une occasion de plonger dans le grand bain, festif et sécuritaire, orchestré par Paris 2024 et le Comité olympique international (CIO). Derrière les grilles qui ferment la place, le spectacle est à son comble. Macron est venu mouiller la chemise en basket fauteuil pour la photo, la foule est composée de journalistes et de flics en civil, le tout avec la bénédiction de Carrefour et de Coca-Cola. Dans les semaines qui suivent, c’est sur cette même place que des manifestations de soutien au peuple palestinien, interdites, seront nassées et réprimées.

Au-delà du périph’ et du simulacre de grande fête populaire annoncée, la mise en œuvre des Jeux accélère et amplifie des injustices sociales et des transformations urbaines violentes. La machine olympique agit directement sur le quotidien de beaucoup d’habitant·es de Seine-Saint-Denis : travailleureuses du BTP, de l’entretien ou de l’hôtellerie, voisin·es des chantiers, usagèr·es des transports, entre autres. C’est dans ce contexte que l’État opère un nettoyage social qui vise et met en danger des personnes exilées, travailleuses du sexe ou vendeuses à la sauvette. D’autres encore sont expulsées de leurs logements pour faire place, le temps des Jeux, aux forces de l’ordre, aux touristes et, demain, à des populations plus fortunées.

Au sein de notre équipe Z, chacun·e a pris des chemins singuliers en suivant, au fil des rencontres, ses envies et interrogations. Entre un toxic tour du parc de La Courneuve au carrefour Pleyel, une visite du Stade de France ou un rassemblement en soutien à des grévistes, on a rencontré des militantes antivalidistes, une membre d’un collectif contre les violences policières, des universitaires, des squatteureuses et des sportives professionnelles. Parcourant une petite partie de la Seine-Saint-Denis et du Grand Paris, à vélo ou en bus 170, l’une allait suer avec ses sœurs à des cours de boxe, tandis que d’autres rejoignaient des tribunes qui résistent au sport business pour y chanter avec ferveur. Autant de voix et de récits, parmi tant d’autres qu’on a oubliés ou à côté desquels on est passé·es, qu’on tente de faire circuler, tout en se livrant intimement. Avec celles et ceux qui défendent le droit de vivre en ville dignement ou qui inventent d’autres manières de faire du sport, on s’est posé des questions. Comment résister ensemble aux logiques spéculatives et autoritaires de la métropolisation ? Comment lutter contre les règlements discriminants des institutions sportives ? Comment faire du sport et de nos quartiers des espaces de joie qui ne soient pas bâtis sur l’exploitation et l’exclusion ? Comment s’organiser face à la répression ? Comment se réapproprier nos corps et se sentir bien sur les terrains et dans la rue ? Voici quelques pistes, pas de ski, mais bien de fond.

Montreuil, le 2 avril 2024